Benoît Dorémus - "Désolé pour les fantômes"




    En résumé:                                        

 Ville d’origine :  né à Besançon, grandi à Rognonas près d'Avignon et en Moselle, près de Metz
 Signe du zodiaque :  Taureau
 Plat préféré :  Pizza
 Lève-tôt ou oiseau de nuit : oiseau de nuit
 Réseaux sociaux utilisés :  FB, Instagram 
 La chanson que vous écoutez en boucle en ce moment: "On s'aimait" d'Alain Souchon
 Citation préférée :  “Rien n'est plus fort qu'une idée dont le temps est venu” Victor Hugo
 Votre super talent/pouvoir :  Ramasser des objets avec mes pieds


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Bonjour Benoît Dorémus,  

Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions pour le blog. Vous êtes un  auteur-compositeur-interprète français et guitariste. Vous avez commencé votre carrière de chanteur en 2003 et vous avez déjà 3 albums et un EP. Comment avez-vous réalisé que vous vouliez être musicien  et quelle de vos expériences jusqu'à présent a été la plus significative pour vous?

    C’est l’amour de l’écriture sous toutes ses formes qui m’a amené à la chanson. Enfant, j’écrivais des poèmes, encouragé par mes parents. En classe, j’aimais les rédactions, j’aimais les mots, la langue française. Plus tard, je me suis rêvé romancier, scénariste ou dialoguiste. Mais c’est l’écriture de chansons avec ses règles, son cadre, ses figures imposées (structure, rimes, durée etc...) qui me convient le mieux.

    La musique et les mélodies m’ont toujours beaucoup ému, et les chanteurs m’ont toujours un peu fasciné. La découverte de la guitare, à 14 ans, a été très importante et sans doute décisive.

Benoît Dorémus | Désolé pour les fantômes | 2022

    Votre définition de l'écriture bonne et authentique est «écrire sur moi-même pour toucher les autres» et vous essayez de mettre des mots sur des sentiments et des situations complexes afin que les autres puissent être soulagés. Comment avez-vous trouvé que c'était le genre de musique et textes que vous vouliez faire et était-ce facile pour vous d'être si authentique et réel dans vos chansons?

    On a tous déjà été consolé ou encouragé par des chansons, ou par des musiques. J’aime les chansons qui ont ce pouvoir. Je ne connais pas une autre forme d’art qui puisse donner autant le sentiment d’être compris, qui puisse donner autant de force et de motivation. Une chanson peut changer votre humeur, votre état d’esprit, votre énergie.

    Même si mes chansons sont parfois personnelles, c’est vrai, ça n’empêche pas la pudeur. Je ne dis de moi dans mes chansons que ce que je veux bien en dire. L’important, c’est que l’auditeur puisse être bouleversé par une mélodie ou puisse s’identifier à ce que la chanson raconte, qu’il puisse se dire “oui, moi aussi je connais ce sentiment, moi aussi ça m’est arrivé, mais je n’avais pas trouvé les mots pour l’exprimer.”


    Vous faites aussi du rap et vous êtes fan d'Eminem. Est-il plus facile de s'exprimer par la rage et le rap ou par la mélodie et les rimes? Comment choisissez-vous lequel utiliser?

     Je ne fais pas vraiment de distinction entre l’écriture d’une ballade ou d’un morceau avec plus de débit. C’est juste une question d’humeur. Dans un album, il y a des ballades et des chansons plus énervées. C’est comme dans un film, il y a des scènes d’action et des scènes plus calmes. Ce sont ces changements de rythme qui font qu’on suit l’histoire, car c’est ça qui ressemble à la vraie vie. Dans une journée, on passe par plein d’humeurs différentes. J’essaye de concentrer tout ça dans un album.


    En dehors de la musique, vous aimez aussi la littérature. Vous avez même écrit un roman à un moment donné et vous êtes fier de votre bonne orthographe. "Ne touchez pas à mon accent circonflexe" dites vous par rapport à votre  prénom. Quels livres et quels auteurs lisez-vous? Comment la littérature a-t-elle influencé vos textes?

     A 20 ans, je me suis mis au défi d’écrire un roman, mais il n’a jamais été publié. Heureusement, sans doute, c’était une oeuvre de jeunesse. J’ai une grande admiration pour les écrivains, mais je ne me sens pas écrivain moi-même.

    Je lis des choses très différentes bien sûr. J’ai depuis toujours un attachement particulier à Marcel Pagnol, ses romans, ses films ou ses pièces de théâtre. J’aime la tendresse et l’humour qui s’en dégagent, son style simple et si beau.

    Mais je ne suis pas un très grand lecteur. Parfois, je ne lis pas pendant de longs mois, et je culpabilise. Puis, quand ça me prend, je lis trois romans coup sur coup.

    En ce moment j’aime beaucoup lire des histoires qui se passent il y a 100 ans, ou au 19ème siècle, par exemple. La vie était si différente, avec par exemple le poids écrasant de la bourgeoisie, de la religion, les hiérarchies sociales, avec la médecine presque absente, etc... j’adore réaliser à quel point le monde change, à quel point l’humanité se transforme, c’est fascinant. Les livres permettent de fabuleux voyages dans le temps.   

    L'écologie et la sauvegarde de la planète sont aussi des sujets qui vous concernent, je pense par exemple au "Bilan carbone'' écrite en 2010, mais toujours d’actualité. Si vous pouviez conseiller vos fans sur des choses qui peuvent changer dans leur vie afin d'être plus écologiques, quelles seraient-elles?

     Non, je n’ai aucun conseil à donner en la matière. Je ne suis qu’un pollueur parmi les autres, je suis désolé de ce que je fais à la planète, mais comme tout le monde je ne veux pas renoncer à mon confort.


    Quels sont vos meilleurs passe-temps ou activités en dehors de la musique pour vous?

    Le hockey !

    Dans votre carrière, vous avez été aidé par de grands noms de la chanson française, tels que Renaud, Alain Souchon et autres. Mais vous avez commencé par vous-même vos toutes premières performances dans des cafés et bars parisiens. Quels conseils donneriez-vous aux gens qui sont des artistes de rue, des chanteurs ou simplement des gens qui aimeraient être des artistes mais qui ne savent pas comment s'y prendre en ce moment?

    Je suis content d’avoir commencé ce métier “sur le terrain”, avant l’émergence des réseaux sociaux. C’était intense et concret.

    J’ai commencé à chanter dans les bars, les cafés concerts parisiens, en 2003. A l’époque, je voulais juste voir si j’en étais capable, j’étais très attiré. C’était stressant, je ne connaissais rien à ce métier. Et petit à petit, j’en suis tombé amoureux.

    Au fil du temps, je me suis intéressé à la façon dont il fonctionne : qu’est-ce qu’un éditeur, un producteur, un tourneur, un distributeur ? Comment on enregistre un disque ? J’ai envoyé beaucoup de maquettes pour me faire connaître des professionnels, dont je trouvais les adresses dans “L’officiel de la musique”. Souvent, je n’avais pas de réponses, mais parfois, je recevais des encouragements. Ensuite, j’ai rencontré des chanteurs, des collègues, qui sont devenus des amis. Un jour, je me suis dit que j’allais tout faire pour vivre de mes chansons, que je ne pourrais plus faire autre chose.

    Puis, j’ai rencontré Renaud qui a changé ma vie en devenant producteur de mon premier album. On peut dire que j’ai eu de la chance, mais c’est une chance que j’ai provoquée, que je suis allé chercher, en avançant petit à petit, en étant patient, sans me décourager.


    Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu jusqu'à présent pour faire de la musique

    Je n’ai pas vraiment de conseil à part ceux dont on se doute : travailler beaucoup, écouter beaucoup, lire beaucoup, aller voir des concerts, être patient, etc...

    s le passé, vous avez parlé de la façon dont Internet a changé la façon de faire la musique et les défis pour les artistes et la chanson française, en chanson aussi - “De l'autre côté de l'ordi”. Quels effets pensez-vous que le nouveaux défis de la pandémie actuelle auront et quels nouveaux challenges voyez-vous pour l'avenir d'artistes comme vous?

    La pandémie a été très dure pour tout le monde, et très cruelle pour les artistes.

    Il est un peu tôt encore je pense pour connaître toutes les répercussions de cette crise. Le grand gagnant c’est sans doute Internet, sous toutes ses formes, mais Internet ne suffit pas pour faire vivre un artiste, malheureusement.

    Vous êtes en train de sortir votre nouvel album ( yey! ). Pouvez-vous nous donner plus d'informations sur les nouvelles chansons et les sujets qu'elles contiennent?

    Mon nouvel album “Désolé pour les fantômes” sort le 25 février 2022 ! Il est issu d’un financement participatif, c’est à dire que c’est mon public qui a rendu possible son existence. Je suis très fier d’avoir eu tout ce soutien !

    Vu les circonstances inédits pendant la création de l'album, quelle était le plus grand challenge pour la réalisation ou la plus grande surprise agréable?

     Autoproduire un disque, c’est difficile. Pendant de longs mois, j’ai dû mettre de côté l’artiste en moi et donner la priorité au producteur, car la partie administrative à gérer est énorme. C’est un long marathon, mais c’est le prix à payer pour sortir un disque sans label.

    Heureusement que mon public a répondu présent quand j’ai lancé le financement participatif, au printemps 2021. Leur générosité et leur enthousiasme m'ont beaucoup surpris, énormément encouragés ! Sans eux, c’est bien simple : rien n’aurait été possible. Je leur en suis très reconnaissant.

    J’ai aussi eu une autre nouvelle très agréable et complètement inattendue : l’astronaute Thomas Pesquet a tweeté une de mes chansons (« Rien à te mettre ») pendant qu’il était en pleine mission dans l’ISS, en juin 2021. C’était un cadeau vraiment incroyable, j’ai ressenti une joie intense.


    Et est-ce la promotion de l'album est déjà planifié ? Vos fans, qui continuent à croire en vous, comme vous dites dans un de vos nouveaux titres,  pourront-ils vous rencontrer sur scène bientôt?  Et comment peuvent-ils rester en contact avec vous et continuer à vous soutenir en attendant?

    La promotion de l’album a déjà commencé, avec des passages sur des radios locales, mais aussi sur RFI, Virgin radio… Je commence à répondre à des interviews pour les magazines spécialisés chanson comme Francofans, j’espère que ce n’est que le début et que cet album rencontrera de l’écho! 

    Pour me suivre de plus près, c’est sur Facebook et Instagram que je suis le plus actif. J’ai aussi une page Youtube, et bien sûr on peut me trouver sur les plateformes de streaming. C’est important aussi de continuer à acheter des disques pour soutenir les artistes qu’on aime. Notre économie dépend encore largement de ça.


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