Simon Thibault




    En résumé:                                        


 Âge :  36
 Ville d’origine :  Cap-Chat, Gaspésie, Québec
 Signe du zodiaque :  Poisson
 Plat préféré :  Poulet à l’orientale, une recette inventée par ma grand-mère maternelle. Sinon, je suis très attaché aux traditions alors j’adore tous les plats traditionnels comme le cipaille.
 Lève-tôt ou oiseau de nuit :  Un demi oiseau de nuit
 Réseaux sociaux utilisés :  Facebook, Snapchat, Youtube.
 La chanson que vous écoutez en boucle en ce moment :  Tout un village du collectif Nikamu Mamuitun – chansons rassembleuses
 Citation préférée :  Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité (Tiré de Le Petit Prince)
 Votre super talent/pouvoir :  Faire rire
   
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   Bonjour Simon!
   Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions.
   Vous êtes un auteur-compositeur-interprète québécois. Votre premier album, « Long, le chemin », est sorti cette année. Est-ce que le chemin vers cet album a été long pour vous? 


   Oui, vraiment. J’ai commencé à faire de la musique sur le tard car je m’en étais empêché par gêne, par manque de confiance. Comme c’était trop fort et présent en moi, un jour, j’ai arrêté de combattre et je me suis lancé. Je suis constamment dans les extrêmes alors peu après m’être décidé, j’ai monté un premier spectacle de deux heures avec entracte, en compagnie de 3 musiciens, que j’ai présenté dans une salle de plus de 100 places. Je n’avais jamais chanté devant personne ni même ma famille. Quand j’y repense, ça prenait beaucoup de cran… ou d’inconscience ! Puis, l’aventure a débuté à partir de ce moment. Le spectacle a bien fonctionné puis on a fait une tournée. Il a donc fallu que s’écoulent 7 ans avant que je présente mon premier album. J’avais besoin de prendre de l’expérience. J’ai beaucoup écrit durant cette période, j’ai fait des ateliers, de la scène, des concours, des spectacles pour la fête nationale, une comédie musicale, des spectacles bénéfices, etc. Une belle et longue route parsemée de rencontres marquantes. Créer un album, c’est aussi un très long chemin. C’est énormément de travail, surtout pour un perfectionniste comme moi et pour mon équipe, qui l’était tout autant. Ce fût un long, mais tellement beau chemin. Donner naissance à ses propres chansons, c’est enivrant, c’est grand. Une pièce peut prendre tellement de couleurs différentes qu’on pourrait ne jamais finir le travail. À un moment donné, il faut être satisfait du résultat et laisser aller le bébé. L’écriture, les arrangements, l’enregistrement des instruments, des voix, tout ça a pris plusieurs mois. Avec mon réalisateur, Kaven Haché, on s’est donné le luxe du temps. Je suis vraiment très fier de mon premier album. La pièce titre parle d’ailleurs de la difficulté de s’aimer comme on est. Je crois que c’est le travail d’une vie, que c’est un long chemin.

   Comment se passe le processus de création pour vous? Où trouvez-vous l'inspiration pour vos chansons?

      Je fais régulièrement des fins de semaine de création dans un chalet où je m’enferme pour composer. Si je ne le fais pas, il se peut que je ne me réserve pas assez de temps car j’ai toujours un tas de choses à faire. J’aime aussi écrire à la lueur d’une chandelle le soir, dans le silence. Pour moi, c’est un processus très solitaire. Mon inspiration me vient principalement de mon vécu et de celui des gens qui m’entourent. Je suis aussi influencé par tout ce qui se passe dans la société, dans le monde. Pour mon premier album, j’ai beaucoup écrit dans la nature, au bord de l’eau. On retrouve une poésie maritime dans plusieurs de mes pièces. Étant Gaspésien, j’ai la mer qui coulent dans mes veines et qui est source d’inspiration infinie. Je me suis rendu compte que j’écris plus facilement à partir d’une peine, mais il y a toujours de l’espoir dans mes pièces. Je suis un éternel optimiste alors je penche rarement du côté de la tristesse. Je suis toutefois un grand nostalgique (quand je parlais d’extrêmes !). Pour cet album, j’ai écrit énormément sur le doute. Je sens que plus j’avance en âge, moins je doute. Mes prochains textes seront influencés par autre chose. Je me vois comme un artiste en développement. C’est ce que je trouve magique dans le fait de créer. J’ai encore tant à apprendre et à vivre. Ces apprentissages et ce vécu vont nourrir mon inspiration et vont m’amener ailleurs, autant dans les textes que musicalement. Je dirais donc que je puise mon inspiration au cœur de ce qui me fait vibrer, me touche, me bouleverse, au moment où je prends mon crayon. D’ailleurs, j’écris toujours à la main dans mes calepins. Impossible pour moi de composer une chanson sur un ordinateur ou une tablette. Je peux par contre y noter des idées, mais je chéris vraiment ce moment entre le calepin, mon crayon, mon inspiration et moi.



   Quel type de musique écoutez-vous dans votre vie quotidienne et par quels artistes vous sentez-vous influencé le plus?

   Il y en a tellement ! Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours. Je suis d’une grande fidélité envers les artistes que j’apprécient. Ça fait partie de mon côté nostalgique qui pour moi est plus souvent heureux que triste. J’ai des goûts très variés. J’aime beaucoup la vieille chanson française : Barbara, Brel, Aznavour sont parmi mes préférés. Au Québec, la première chanteuse qui m’a marqué par sa pop intelligente et efficace est Francine Raymond. Je l’écoute encore très souvent aujourd’hui. Richard Desjardins, Fred Pellerin, Catherine Durand, Daniel Bélanger, Judi Richards sont des artistes que j’adore. J’aime aussi la musique américaine et francophone des années 1960 : j’aurais aimé vivre au temps des juke-box ! J’ai un gros faible pour la pop des années 1990 dans laquelle j’ai grandi. De plus, j’aime autant CCR que Renée Martel, la musique du monde ou encore, la chanson innu qui m’émeut tellement. J’écoute très peu de musique anglophone dans mon quotidien car je suis un amoureux de la langue française et de ses artistes. Je n’aime pas la pop formatée où toutes les chansons se ressemblent d’une à l’autre. Ça ne me touche pas du tout. Je suis un adepte des artistes authentiques et créatifs. Je suis un grand consommateur de musique.






   Avant de publier votre premier album, vous avez eu de nombreuses expériences dans différents formats musicaux. Quelle était la différence principale pour vous d'avoir un album? 

   Dans mon esprit, c’est le plus grand accomplissement pour un artiste. C’est comme si cet album me permet de laisser un héritage dans le paysage musical. Peu importe leur portée, mes chansons vont vivre pour toujours. Le fait d’avoir créé mes propres pièces avec l’aide de mon compositeur Roger Lavoie me gonfle de fierté. Lorsque j’ai reçu les boîtes de mon album Long, le chemin, j’étais à la fois surexcité et ému. C’est difficile à décrire comme émotion. Je fais de la musique pour ce que j’aime appeler les bonnes raisons. Je ne cherche pas à être une vedette et à faire la une des magazines. Je veux tout simplement partager un texte, une émotion, une musique avec des gens qui ont envie eux aussi de vivre ce moment. C’est le sens que la musique a pour moi : le partage. Et mon album me permet de partager mes mots, mes idées, mes messages. C’est pourquoi ça rend la chose plus grande que tout ce que j’ai pu faire avant. Je chante désormais mes mots et non ceux des autres.



   Votre premier extrait, Le bonheur pour me sauver, s’est hissé dans le top 10 de plusieurs palmarès au Canada dont celui des radios satellites. Vous souvenez-vous de ce que vous avez ressenti lorsque vous avez entendu votre première chanson à la radio?

   Je m’en souviens très bien. Je ne savais pas encore que ma chanson avait été sélectionnée par les radios satellites. J’écoute souvent sur mon téléviseur ce type de radio. Par le plus grand des hasards, j’ai mis la télé à une chaîne et quelques minutes plus tard, j’ai vu apparaître à l’écran mon nom et le titre de ma chanson. Je me suis mis à crier et à sauter dans la maison ! Je n’en revenais pas. Sincèrement, je croyais rêver. J’ai été très ému. J’ai laissé la télé à ce poste me disant que ma pièce ne repasserait sûrement pas puis je me suis rendu compte qu’elle était en rotation forte. J’ai tout de suite avisé l’équipe qui a travaillé avec moi sur l’album et on était tous euphoriques. J’ai appelé ma famille. Je crois que je ne réalise pas encore. Je me considère chanceux car avec toute l’offre musicale de qualité qui existe, il demeure difficile de se frayer un chemin sur les ondes radiophoniques. De plus, j’ai reçu une première redevance pour cette diffusion et encore une fois, j’ai été étonné et ému. Ce sont toutes des premières qui donnent espoir en l’avenir et qui donnent le goût de continuer à créer et à devenir meilleur.

   Vous travaillez actuellement aussi comme conseiller pédagogique et vous enseignez à de jeunes artistes le chant, l'interprétation et la présence scénique. Qu'est-ce que vous direz aux gens qui voudraient peut-être essayer de faire de la musique?

   Écoutez votre cœur et connectez-vous au texte que vous interpréter. Il faut tout simplement savoir ce qu’on chante et à qui on s’adresse. Je ne suis pas quelqu’un qui est ému par la technique vocale. Je crois davantage à une interprétation sentie, mais qui peut contenir des imperfections. C’est le meilleur truc que je peux donner. Ne pas tenter d’imiter un autre artiste serait mon deuxième conseil. Nous sommes tous uniques et on a tous notre place. Il s’agit de la prendre et d’assumer qui on est. Je pense aussi qu’il faut être proactif. Ne pas attendre de gagner un concours ou d’être choisi pour un projet X. Développez votre réseau de contacts, montez un spectacle, présentez-le dans des petits cafés où on passe le chapeau, faites-vous voir. Je n’ai jamais été en attente de contrats ou d’être l’heureux élu. Je monte mes projets, je frappe aux portes, je gagne mon public un à un. Ne vous laissez pas décourager par les commentaires des gens qui ont du métier. J’ai reçu plusieurs conseils qui m’ont servi et d’autres, pas du tout. Il faut toujours faire la part des choses et faire confiance à notre intuition. Et surtout, amusez-vous !



   Est-ce que vous avez déjà composé pour d’autres artistes ?

   Oui, j’ai déjà composé une chanson pour un projet de DVD portant sur le raccrochage scolaire. En ce moment, c’est plutôt l’inverse qui se produit. Je reçois des textes voire des chansons avec musique d’autres artistes qui aimeraient que je les interprète. Je trouve cela très flatteur. Ce sont toujours de très belles propositions, mais étant moi-même auteur, je privilégie plutôt mes textes à moins d’un grand coup de cœur comme celui que j’ai eu pour Les jours de l’Anse, qui ouvre mon album, une chanson écrite par l’auteure Mélissa Simard et le compositeur Benoit Gautier. J’aimerais dans l’avenir offrir des chansons à d’autres artistes. J’en ai d’ailleurs dans mes tiroirs.


   Pouvez-vous  nous donner plus de détails sur les événements à venir pour vous et votre album ou d’autres projets sur lesquels vous travaillez?

   Je suis déménagé à Montréal il y a un mois pour pousser davantage ma carrière musicale. J’aimerais faire une tournée de promotion dans la région concernant mon album. J’ai débuté l’été dernier une tournée de spectacles intitulée Long, le chemin qui a été très bien reçue. Je compte la reprendre après les Fêtes pour l’année qui vient. Les dates seront annoncées sur mon site web www.simon-thibault.com lorsque connues. Je désire également lancer un nouvel extrait radio autour du mois de février et qui sait, peut-être tourner un vidéoclip. J’ai aussi quelques projets de duos avec des amis artistes pour alimenter ma page Facebook. J’aimerais bien, en parallèle de mes projets personnels, monter un band de cover de chansons des années 1990, histoire de m’amuser. Je travaille déjà à l’écriture d’un deuxième album et je souhaiterais intégrer à mon spectacle une ou deux nouvelles pièces. Je prévois poursuivre mes cours de piano et obtenir du coaching en écriture également. Il n’est pas impossible que je tente ma chance dans certains concours. Je suis ouvert à tout ce qui pourrait m’être offert.



Crédits: Photographie Mélanie Luce


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Commentaires

  1. Génial. Simon Thibault, je le découvre à travers cette interview remplie de sincérité. J'ai de cet artiste l'image d'une personne qui aime partager et transmettre. Merci à lui de s'être livré de cette facon. Bravo pour cet article mon ami. ;-)

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