Morgoran


    En résumé:                                        

 Ville d’origine :  Né à Berne, mais vit depuis longtemps à Neuchâtel.
 Signe du zodiaque :  Capricorne
 Plat préféré :  Tajine agneaux-dattes, c’est fou.
 Lève-tôt ou oiseau de nuit : On fait comme on peut... 
 Réseaux sociaux utilisés :  Facebook, instagram, youtube… en gros
 La chanson que vous écoutez en boucle en ce moment: Voyage (de Stephan Eicher)
 Citation préférée :  “You will miss sunrise if you close your eyes, and that will break my heart in two” (Townes Van Zandt).
 Votre super talent/pouvoir :  J’aboie très bien.

  ⚜     ⚜    ⚜   


   Bonjour Morgoran!
   Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions.
 
Vous êtes un auteur-compositeur-interprète français.  Votre premier album "Esquisse" est sorti en 2017 et vous êtes en train de préparer votre prochain album. Pourriez-vous nous en dire plus sur la façon dont vous vous êtes intéressé à faire de la musique et quel a été votre parcours jusqu'à présent?
En fait je suis suisse, même si j’ai également la nationalité française. J’ai toujours écouté beaucoup de musique, mais j’ai commencé la guitare à l’âge de 14-15 ans. Immédiatement j’ai essayé de chanter avec, puis l’envie d’écrire des chansons a suivi de manière très naturelle. Depuis toujours, c’est comme si j’avais besoin d’un domaine dans lequel je peux sortir ce qu’il y a dans ma tête et dans mon ventre : il y a eu le dessin, l’écriture, puis la chanson, qui ne m’a plus quitté.
J’ai tout de suite commencé à jouer avec un groupe d’amis, ça m’a très vite plongé dans le bain, c’est tout ce qu’il me fallait. Ensuite j’ai joué avec d’autres personnes, notamment en duo avec Norbert Cadet : ça s’appellait Nomor, et ça m’a permis de faire un pas vers ce que je voulais, c’est-à-dire jouer mes chansons en public. Puis j’ai créé Morgoran. Après le groupe, puis le duo, je me suis retrouvé tout seul sur scène, ce qui m’a beaucoup apporté ! J’ai l’impression d’avoir pu poser les bases de quelque chose, ce qui me permet maintenant d’intégrer d’autres musiciens d’une manière ou d’une autre au projet.
Morgoran | Esquisse | 2017 

Au fait comment avez-vous trouvé votre nom de scène et qu'est-ce que cela signifie?
Morgoran, ça n’a pas de signification particulière (ou alors je l’ignore !). Il y a quelque chose d’un peu mystérieux dans ce mot, il y a de l’espace. Et ça n’est pas très éloigné de mon prénom. C’est pour ces raisons que je m’en suis remis à lui !

Comment se passe le processus de création pour vous et à quels moments écrivez-vous de la musique? 
Très honnêtement, il n’y a pas tellement de règles, mais souvent ça commence par les mots. Ce que je sais, c’est qu’il y a des moments où je me trouve être plus sensible, plus réactif émotionnellement, et ça ce sont des bons moments pour sortir des mots, des sensations. Il faut y être attentif, parfois on peut les provoquer un peu. Quand ce moment disparaît, on a tout le loisir pour retravailler ce qu’on y a trouvé !
Vous décrivez votre style comme un mélange entre la chanson française, folk américain et parfois même rock. Comment en êtes-vous arrivé à un tel mélange de styles? Et quelles ont été les principales influences musicales pour vous?
Depuis très longtemps, je cultive deux genres, la chanson française et le folk américain. La chanson française, je la dois à ma découverte de Raphael, qui m’a montré la voie pour l’écriture de texte. Le folk américain, je m’y suis intéressé par Bob Dylan et par les Eagles. Ce qui m’a permis d’être tout de suite confronté au folk du nord et au folk du sud. Au fil des années, j’ai découvert plusieurs songwriters qui m’ont particulièrement touché. Townes Van Zandt, Guy Clark, Robert Francis, John Prine. Et plus récemment Anaïs Mitchell, dont les petites histoires me hantent.
Le côté rock, c’est plus au niveau de l’état d’esprit que du style musical. J’aime aussi le folk lorsqu’il intègre le rock, comme chez Neil Young, Bruce Springsteen, Damien Rice ou Yodelice, par exemple. J’ai également pas mal écouté Saez, Noir Désir ou Eiffel. Et quel bien ça fait de pousser la voix et de faire gueuler un peu sa guitare, même acoustique!

Vous avez réalisé un très beau premier clip de votre album pour la chanson "Vent sans frontières" sur des scènes de fond de Paris. Où avez-vous tourné exactement et les endroits que vous avez choisi vous sont-ils spéciaux? 
Merci pour le compliment ! Enfin, surtout merci pour Gaston Cattin, réalisateur et ami de longue date, et la super équipe de tournage qu’il a concoctée ! Les plans extérieurs ont été tournés dans le Vème et le Ier arrondissement, notamment sur les Voies sur Berges, dans le Tunnel des Tuileries, mais aussi vers Palais Royal, entre autres. On avait très envie de tourner à Paris, une ville avec laquelle j’ai une relation particulière, pour des raisons familiales, et où Gaston vit actuellement. C’est lui qui a choisi les lieux de tournage, avec l’idée que l’on puisse reconnaître Paris sans pour autant utiliser les symboles les plus évidents.
Ce tournage est vraiment un beau souvenir. Passer des soirées entières dans Paris, de nuit, avec de sympathiques personnes, tout en essayant d’éviter que la moindre trottinette électrique ou la moindre personne n’apparaisse sur un plan, c’était franchement cool ! Et en plus, je suis vraiment très content du résultat, il est fort ce Gaston Cattin.
Quel a été le meilleur conseil que vous ayez reçu jusqu'à présent sur la musique et la création musicale?
Je ne l’ai pas reçu directement, mais j’aime beaucoup ce que dit Alexandre Astier sur la nécessité de tout faire pour préserver la petite flamme que l’on a en nous, que tout réside là-dedans. Il faut savoir la cultiver, d’abord, puis la préserver lorsque l’on travaille avec d’autres personnes.



Avez-vous déjà écrit des chansons pour d'autres artistes et si oui, en quoi cela diffère-t-il d'écrire des chansons pour vous-même? Sinon, y a-t-il un artiste avec lequel vous aimeriez collaborer?
Je n’ai jamais écrit complètement une chanson pour un autre artiste, mais il m’est arrivé de collaborer sur une chanson, notamment avec Jikaëlle (une chanteuse parisienne) ou dans le cadre de mon duo Nomor. Je me souviens avoir écrit un texte sur une magnifique musique de mon compère Norbert Cadet, qu’il avait ensuite chanté. C’était très fort !
Il y a plein d’artistes avec lesquels je souhaiterais collaborer, même si l’écriture à plusieurs a quelque chose d’effrayant, à mes yeux. Mais ce serait forcément un plaisir de bosser avec des gens comme Raphael, Robert Francis, Anaïs Mitchell… pour ne citer qu’eux.

  Jusqu'à présent, quel a été le plus grand défi pour vous de faire de la musique (et albums) et quels conseils donneriez-vous à d'autres artistes pour le surmonter?
Chaque chose dans la musique est un défi pour moi, que ce soit écrire une “bonne” chanson, monter sur scène, organiser, communiquer… je pense que le plus important c’est d’entretenir la flamme dont je parlais avant, mais aussi sa voix, ses instruments, ses textes. De prendre le temps de faire de belles choses, mais sans négliger ce qui est moins rigolo, comme la recherche de salle, l’administratif, la préparation d’une sortie d’album. Quand on est un peu timide, comme je le suis, il faut parfois se pousser, ne pas hésiter à aller vers les gens, demander des conseils!
Votre chanson " Là où je vais le ciel est gris" parle de la guerre? Qu'est-ce qui vous a poussé à l'écriture de cette chanson et pensez-vous que la musique  engagé peut faire une différence?
Au départ je ne voulais pas vraiment écrire sur ce sujet, je me disais que tout le monde allait y aller de sa chanson à ce propos. Et puis un après-midi, au bord du lac de Neuchâtel, le premier couplet m’est venu en tête, et je ne pouvais plus revenir en arrière. À mes yeux c’est important de ne pas écrire que sur soi, mais d’être réceptif au monde et à son état, ça peut faire réfléchir, provoquer des réactions, c’est positif. Après, une bonne chanson engagée, ou sociétale, ça n’est pas chose aisée, j’en ai moi-même peu écrit qui me convainquent.

Vous donnez beaucoup de concerts et avez beaucoup d'événements en direct. Que ressentez-vous lorsque vous êtes sur la scène devant votre public?
Lorsque toutes les conditions sont réunies, c’est un moment très spécial, chaque chanson devenant une sorte de voyage dans l’espace-temps. Le public se transforme alors en compagnon de voyage avec lequel tu partages des moments de vie.
Quels détails pouvez-vous déjà donner sur votre prochain album? En quoi pensez-vous que ce sera différent du premier?
Pour l’instant je préfère ne pas trop en donner, héhé ! Mais ce que je peux dire, c’est qu’il sera plus coloré et plus arrangé que ne l’était “Esquisse” ! Je suis content car je crois être en train de réussir ce que je souhaitais, c’est-à-dire rester dans le monde folk tout en empruntant d’autres sentiers !


Crédit photo : Didier Varrin


  ⚜     ⚜    ⚜    

Commentaires

  1. Vous avez aimé cet article?
    Partagez-le ou laissez un commentaire.
    Cela aide vos artistes préférés.

    RépondreSupprimer
  2. Retrouvez aussi l'autre interview de Morgoran ici:
    https://labonnemusiquefrancaise.blogspot.com/2020/12/a-ces-quelques-secondes-avec-morgoran.html

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire